La rémunération facteur clé de la perte d’attractivité de la fonction publique

Publié le 23 mars 2022 à 17h30 - par

Un rapport sur les perspectives salariales dans la fonction publique vient d’être publié. Il s’inscrit dans le prolongement de la deuxième phase de la Conférence sur les perspectives salariales, initiée le 21 septembre 2021 par la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Amélie de Montchalin.

La rémunération facteur clé de la perte d'attractivité de la fonction publique

L’étude menée vise à présenter les données et chiffres clés propres à chacun des thèmes que le rapport aborde – Attractivité de la fonction publique ; Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ; Les carrières et les rémunérations ; Les  contractuels. Elle identifie les écarts substantiels de salaire existant entre les catégories, le salaire net mensuel moyen s’établissant à 1 854 € pour le personnel de catégorie C, à 2 457 € pour les personnels de catégorie B et 2 958 € pour les personnels de catégorie A.

La sensation d’être mal payé augmente avec l’âge

« 41 % des agents de la fonction publique s’estiment mal payés contre 35,3 % des salariés du privé », mais ce chiffre masque de fortes disparités selon les statuts, les métiers, et les conditions de travail. De façon paradoxale, les contractuels partagent moins souvent ce sentiment alors même qu’ils sont en moyenne moins bien payés que les fonctionnaires. « 46,3 % des plus de 50 ans considèrent être mal payés contre 30,1 % chez les moins de 30 ans », qui s’estiment de plus en plus satisfaits de leur niveau de salaire. Le salaire moyen de la fonction publique s’est établi en 2019 à 2 320 € nets mensuels. Il se caractérise par des écarts substantiels entre la fonction publique d’État (2 599 €) et les autres fonctions publiques, territoriale (1 993 €) et hospitalière (2 320 €). Une concurrence salariale apparaît notamment dans les zones urbaines où les agents peuvent facilement changer d’employeur sans avoir à déménager. Le salaire net moyen dans la fonction publique territoriale n’a en effet évolué que de « + 1,2 % entre 2010 et 2019 », soit un rythme largement inférieur à  celui observé dans le secteur privé.

Les contraintes liées à l’organisation du travail accroissent le sentiment d’être mal payé

60 % de fonctionnaires gagnant le moins ont, en moyenne, des salaires supérieurs aux 60 % des salariés du secteur privé présentant les plus faibles rémunérations. La dynamique s’inverse et les écarts se creusent pour les catégories supérieures, ainsi, le 1 % des agents publics les mieux rémunérés perçoivent en moyenne une rémunération inférieure de 27,5 % au 1 % des salariés du secteur privé les mieux rémunérés.

En termes de métiers, ce sont les agents des trois fonctions publiques travaillant dans les métiers du soin, de l’éducation, de la formation, des sports et loisirs, de l’action sociale et des services à la personne qui sont les plus nombreux à partager le sentiment d’être mal payé (entre 43 % et 50 %). Ce constat trouve sa source dans des contraintes liées à l’organisation du travail. En effet, les agents ayant des horaires alternants (deux-huit, trois-huit, ou plus) ou variables d’un jour à l’autre, ceux qui travaillent habituellement et occasionnellement la nuit et ceux qui travaillent le week-end sont plus nombreux que la moyenne à s’estimer mal payés.

À l’avenir, les niveaux de rémunération et les mécanismes d’évolution salariale des agents publics devront être à nouveau interrogés dans l’objectif de soutenir leur pouvoir d’achat et d’appuyer la rémunération des plus faibles.

Source : Conférence sur les perspectives salariales de la fonction publique, Restitution des travaux, 14 mars 2022


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