Les collectivités saluent le dégel du point d’indice mais déplorent la « méthode »

Publié le 24 mars 2022 à 9h00 - par

Une semaine après l’annonce d’une augmentation générale pour les agents publics avant l’été, la Coordination des employeurs territoriaux (CET) a salué mercredi 23 mars 2022 la mesure, « une nécessité », tout en regrettant dans un communiqué la « méthode » du gouvernement.

Les collectivités saluent le dégel du point d'indice mais déplorent la "méthode"

La Coordination des employeurs territoriaux (CET), une structure informelle qui regroupe plusieurs associations d’élus locaux, « partage la nécessité de revaloriser le point d’indice », la base de la rémunération des près de 5,7 millions d’agents publics.

Le gel de la valeur du point d’indice depuis février 2017 était une triple « impasse », pour les représentants des collectivités.

Non seulement il a pénalisé le « pouvoir d’achat » et l’« attractivité » des métiers de la fonction publique territoriale, mais les employeurs territoriaux lui reprochent également d’avoir fait des primes et indemnités « le seul levier disponible » en matière de rémunération. De quoi exacerber la « concurrence » entre collectivités, jugent-ils encore.

Le dégel du point d’indice annoncé mi-mars par la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, est donc à leurs yeux « légitime », mais les collectivités tiquent sur la « méthode ».

À moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, relève le communiqué, « le gouvernement a choisi de faire cette annonce en pleine période électorale, sans calendrier, sans contrepartie pour les dotations des collectivités ni leviers d’autonomie, et alors même que les budgets des collectivités ont été votés et préparés en partant du principe d’une stabilité du point d’indice ».

Or « une augmentation de seulement 1 % du point d’indice coûtera 650 millions d’euros aux collectivités » et se traduira par « une capacité moindre à faire de l’investissement ou à rendre un service public de qualité », craint la CET.

Cette dernière demande donc une « négociation pleine et entière (…) avec une méthode, un calendrier, un gouvernement et un Parlement habilités par les prochaines échéances électorales. »

Une tentative de temporisation qui risque de déplaire aux syndicats, certains d’entre eux ayant demandé un dégel immédiat de la valeur du point d’indice, et non « avant l’été » comme s’y est engagée la ministre.

En plus du dégel du point, la CET se montre par ailleurs favorable à l’ouverture d’un « chantier plus systémique, touchant à la structure du système de rémunération des agents publics ».

Des travaux que souhaitent également mener le président Emmanuel Macron et la ministre, qui vient de recevoir un rapport sur les « perspectives salariales » de la fonction publique.

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