Les salaires dans la fonction publique de l’État en 2018

Publié le 24 août 2020 à 8h10 - par

Tous statuts civils confondus, le salaire net moyen a légèrement baissé en euros constants en 2018 dans la fonction publique de l’État (FPE).

Les salaires dans la fonction publique de l’État en 2018

En 2018, un salarié de la fonction publique de l’État (FPE) percevait en moyenne 2 573 euros nets par mois en équivalent temps plein, révèle une récente étude de l’Insee. Cette moyenne intègre tous les agents civils des ministères et des établissements publics, fonctionnaires ou non. En euros courants, le salaire net a augmenté de 0,6 %. Néanmoins, avec le regain de l’inflation, le salaire net moyen en euros constants s’est replié (- 1,2 % en 2018, après + 1,0 % en 2017). Le salaire net moyen des fonctionnaires de la FPE a davantage baissé en euros constants que celui des non-fonctionnaires. Au final, pour les salariés présents toute l’année en 2017 et en 2018 chez le même employeur et avec la même quotité de travail, soit près de deux salariés sur trois dans la FPE, le salaire net moyen s’avère quasi stable en euros constants.

À noter : en moyenne, les salariés des ministères gagnent davantage (2 612 euros nets par mois) que ceux des EPA (2 440 euros).

– 1,4 % pour les fonctionnaires

En 2018, le salaire net moyen des fonctionnaires s’établissait à 2 744 euros par mois, soit une baisse en euros constants de 1,4 % par rapport à l’année précédente. Cette année-là, leur salaire brut moyen a baissé de 0,1 %, à 3 380 euros par mois. Le salaire brut se décompose en trois parties : le traitement indiciaire (77 % du salaire brut moyen), les primes et rémunérations annexes (21 %) et l’indemnité de résidence et supplément familial de traitement (2 %). Le traitement brut moyen a diminué de 1,2 % en euros constants. Peu de mesures statutaires ou catégorielles ont influé sur son évolution. Les primes et rémunérations annexes – incluant les indemnités, les rémunérations des heures supplémentaires, les rachats de jours de congés dans le cadre du compte épargne temps (CET) – ont augmenté (+ 4,4 % en euros constants), ainsi que leur part dans la rémunération, qui atteint 21 %, principalement du fait de la création de l’indemnité visant à compenser la hausse du taux de CSG.

Deux tiers des fonctionnaires de la FPE appartiennent à la catégorie hiérarchique A. Leur salaire net moyen de 2 988 euros par mois a régressé de 1,4 % en euros constants par rapport à 2017. Les enseignants de catégorie A, qui représentent la moitié des effectifs des fonctionnaires de la FPE, percevaient en moyenne 2 739 euros par mois, soit 1,5 % de moins sur un an. Le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie B a baissé de 2 %, à 2 456 euros par mois. Les fonctionnaires de la police et de l’administration pénitentiaire, qui représentent 36 % des fonctionnaires de catégorie B, percevaient 2 515 euros en moyenne par mois (en baisse de 1,8 %). Le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie C a diminué de 1,4 % pour s’établir à 1 997 euros par mois.

– 0,6 % pour les non-fonctionnaires

Les non-fonctionnaires percevaient en moyenne 2 094 euros nets par mois en 2018, en baisse de 0,6 % en euros constants. « Cette baisse est moindre que pour les fonctionnaires, car le nombre de contrats aidés, en moyenne moins rémunérés, chute fortement (- 42 % en un an, après – 11 % en 2017) », expliquent les auteurs de l’étude. Toutefois, certains d’entre eux sont réemployés en contrats de droit public, principalement au sein du ministère de l’Éducation nationale. Hors contrats aidés, le salaire net moyen des non-fonctionnaires a reculé de 2,1 %.

L’écart salarial ne se réduit pas pour les femmes

En 2018, le salaire net moyen des femmes dans la FPE s’élevait à 2 425 euros par mois, soit 13,5 % de moins que celui des hommes. Cet écart est identique à celui de 2017, observe l’Insee. L’écart est plus marqué au sein des salariés de catégorie A (16,1 %) et de catégorie C (13,9 %) que pour ceux de catégorie B (8,4 %). Explications avancées par l’étude : les femmes ont plus fréquemment des parcours professionnels comportant des périodes de travail à temps partiel et/ou des interruptions de carrière qui pèsent sur leurs trajectoires salariales. Elles occupent aussi plus souvent les postes les moins rémunérateurs. Ainsi, parmi les 10 % des salariés les moins rémunérés, 70 % sont des femmes. Selon l’étude, cette part diminue progressivement lorsque l’on s’élève dans l’échelle salariale : elle atteint 41 % parmi les 10 % des salariés les mieux rémunérés. Les femmes représentent par ailleurs les deux tiers des enseignants (et même plus de 80 % des professeurs des écoles), qui sont, au sein de la catégorie A, moins rémunérés en moyenne que les autres salariés de la FPE.

Hors enseignants, l’écart de salaire entre hommes et femmes se révèle plus faible au sein de la catégorie A (12,5 %), mais demeure plus élevé que pour la catégorie B. La majeure partie de l’écart de salaire moyen entre femmes et hommes résulte de leurs différences de positions professionnelles respectives dans la FPE : à âge, qualification (approchée ici par le grade et la catégorie), statut, travail à temps partiel ou non, exercice de l’activité dans un EPA ou un ministère identiques, les femmes gagnaient en 2018 en moyenne 3 % de moins que les hommes (comme en 2017).


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