Les petites villes attendent une visibilité sur les crédits du plan de relance

Publié le 11 mai 2021 à 9h23 - par

Malgré la crise, les budgets des petites villes ont fait preuve de « résilience ». Mais il leur sera difficile d’accompagner la relance économique, selon l’enquête annuelle de l’Association des petites villes de France (APVF). Leur capacité à reprendre les investissements en 2021 dépendra des crédits du plan de relance.

Les petites villes attendent une visibilité sur les crédits du plan de relance

Comment aborder la sortie de crise et entreprendre d’investir rapidement si l’on ne dispose pas des informations nécessaires ? Telle est la question que se posent les élus des petites villes (2 500 à 25 000 habitants). Interrogés par l’Association des petites villes de France (APVF) dans le cadre de son enquête financière annuelle, ils estiment manquer encore de visibilité et d’information de la part de l’État et des préfectures, aussi bien sur le contenu du plan de relance et sur ses modalités de territorialisation, que sur son calendrier de mise en œuvre. « Un défaut de perspective très inquiétant face au besoin de démarrage rapide des projets d’investissement », souligne Christophe Bouillon, président de l’APVF.

En effet, 69 % des maires et DGS qui ont répondu à l’enquête – 145 réponses recueillies depuis février 2021 – considèrent que les mesures prévues par le plan de relance pour accompagner les petites villes sont insuffisantes ou encore inconnues. De même, les modalités de territorialisation du plan de relance sont peu claires ou inconnues pour 75 % d’entre eux, d’autant plus en matière de contrats de relance et de transition écologique (CRTE). Devant ces « chiffres préoccupants », l’APVF « réitère ses propositions visant à mieux associer les élus locaux dans les comités régionaux de pilotage et de suivi et les comités départementaux ainsi que dans l’élaboration des CRTE ».

En 2019, les petites villes se félicitaient de leur bonne situation financière. C’est ce qui a permis à la grande majorité « d’absorber le choc de la crise » en 2020, et les deux tiers d’entre elles estimaient bénéficier encore d’une situation financière « satisfaisante » à l’issue des deux premières vagues épidémiques. Toutefois, quatre petites communes sur dix déclarent avoir absorbé « difficilement » ou « très difficilement » ce choc. Et, fin 2020, la capacité d’autofinancement des petites villes était également partagée entre diminution et augmentation.

Mais la reprise de l’investissement est conditionnée par une répartition équilibrée des crédits de la relance sur le territoire. Or, les dépenses d’investissement (hors remboursement de la dette) ont baissé en 2020 chez les deux tiers des répondants ; pour la moitié d’entre eux, cette baisse est due à la crise sanitaire. « Si les perspectives en 2021 sont plus optimistes pour 60 % des petites villes, la reprise de l’investissement dépendra, au-delà du mandat municipal qui commence, de leur capacité à mobiliser les crédits du plan de relance », affirme Christophe Bouillon.

Quant aux recettes de fonctionnement, qui avaient baissé pour six petites villes sur dix en 2020, elles sont stables pour 2021. Les dépenses de fonctionnement, qui avaient augmenté chez un quart d’entre elles, repartent à la hausse pour 2021 pour la majorité. Les surcoûts liés à la crise sanitaire, eux, se poursuivent en 2021.

Marie Gasnier


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