Remise du rapport du CGIET sur le télétravail à François Sauvadet

Publié le 4 août 2011 à 0h00 - par

Le ministre de la Fonction publique s’est fait remettre ce 29 juillet par le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies un rapport sur les expériences de télétravail dans la fonction publique au cours de ces dernières années.

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François Sauvadet a choisi Mende, en Lozère, pour se faire remettre ce rapport auquel a largement participé le député local, Pierre Morel-A-l’Huissier. Une façon de mettre en relief l’investissement non-négligeable des collectivités dans le domaine du télétravail, puisque, comme le montre le rapport, ces dernières ainsi que les établissements publics sont bien en avance sur les services de l’État, déconcentrés comme dans les ministères.

Des efforts que le ministre de la Fonction publique n’a pas manqué de saluer dans son discours, parlant du télétravail comme d’ « un élément de la vitalité de nos territoires », d’initiatives qu’ « il est nécessaire de faire connaître et de relayer », évoquant les télécentres, pour donner « de nouvelles perspectives aux salariés », et « contribuer au développement durable de nos territoires ».

Le rapport lui, dresse le bilan des quelques expérimentations menées ces dernières années, une vingtaine en tout, concernant 400 agents, qui, sous des formes variées, se sont montrées quasi-totalement positives, selon la synthèse du rapport introduisant celui-ci.

Parmi les avantages du télétravail, la réduction du stress lié aux transports. François Sauvadet affirme ainsi dans son intervention qu’en moyenne, les agents passent deux heures par jour dans les transports en Île-de-France. Le télétravail réduit donc les risques d’absentéisme comme les risques psycho-sociaux.

Mais aussi une productivité accrue, une meilleure articulation entre vie privée et vie professionnelle. Ce pourquoi François Sauvadet est convaincu que le télétravail, permettant aux femmes de mieux concilier responsabilités professionnelles et familiales, contribuera à corriger l’écart entre hommes et femmes exerçant des responsabilités dans la fonction publique.

Le télétravail permet aussi une meilleure insertion des travailleurs handicapés, à condition qu’ils le pratiquent dans les mêmes conditions que les agents valides, sans quoi les gains escomptés seraient mis en danger par le risque d’isolement.

Néanmoins, le télétravail a ses limites. Il est souvent le fruit de la volonté des agents concernés, et ne s’inscrit que rarement dans une réorganisation du service, les cadres étant souvent réticents à changer de méthode de management, de peur de perdre prise sur leurs subordonnés.

Les gains pour le service – économies, productivité, modernisation – sont donc réduits et indirects, découlant du bien-être de l’agent et non d’une meilleure organisation du service. Il en va de même pour les administrés, qui ne bénéficient pas directement d’une meilleure qualité de service, telle qu’un télétravail organisé au niveau du service pourrait l’impliquer, mais uniquement des effets positifs sur l’agent, par ricochet.

La mise en place du télétravail nécessite aussi, selon ce rapport, des conditions sine qua non :

  • qu’il s’applique à des agents dont l’autonomie et la capacité d’autodiscipline n’est plus à démontrer, et/ou ayant des objectifs quantifiables,
  • que ces agents n’aient pas dans leurs tâches à être en contact avec le public systématiquement, ou à travailler avec du matériel spécifique,
  • que le télétravail soit limité à 2 ou 3 jours/semaines, pour limiter les risques d’isolement. Le rapport affirme que les agents pratiquant le télétravail quelques jours par semaine sont plus investis les jours où ils sont présents  bureau,
  • qu’un « droit au télétravail » ne voit pas le jour, et que la pratique soit réversible,
  • que le télétravail ne serve pas de caution à des externalisations, des restructurations, des pertes  bureaux ou des inégalités de traitement entre agents.

D’après le rapport du CGIET, les expériences menées ces dernières années n’ont pas donné lieu à des débordements sur la vie privée des agents concernés.

Le rapport met l’accent sur l’implication des représentations syndicales dans le développement du télétravail, à qui il sera d’ailleurs présenté en septembre prochain. François Sauvadet a d’ores-et-déjà demandé à Pierre Morel-A-l’Huissier de réfléchir aux dispositions législatives nécessaires à la mise en place du télétravail.


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