Stationnement payant : 2018, l’année du grand changement

Publié le 28 septembre 2017 à 14h47 - par

Dès le 1er janvier 2018, en vertu de la loi 2014 sur les métropoles, le stationnement sur la voie publique sera entièrement géré par les mairies. Les automobilistes ne recevront plus des PV mais des FPS, lire forfait post-stationnement.

Stationnement payant : 2018, l’année du grand changement

Cette mesure concerne les 800 communes où le stationnement est payant. Si vous ne payez pas ou que vous dépassez la durée limite, vous aurez donc un FPS à régler à la ville, domaine dont la gestion peut être confiée à des entreprises privées. Il appartiendra désormais aux villes de fixer elles-mêmes le tarif. Fini le tarif national unique de 17 €. À Paris, par exemple, les automobilistes vont sentir passer la différence sur leur budget : l’amende sera fixée à 50 € (35 € si vous payez dans les 3 jours) dans la zone centrale (arrondissement 1 à 11), et à 35 € (24 € dans les 3 jours) pour les autres arrondissements. Les tarifs de parcmètres de la première heure parisienne resteront raisonnables : 4 € en zone centrale, 2,40 € en périphérie… En revanche, si vous prenez trop de temps à vous conformer à la loi, la note sera plus salée. Autre changement significatif : chaque automobiliste devra entrer son numéro d’immatriculation dans l’horodateur pour valider son paiement.

Une recette multipliée par 10 à Paris

Cette augmentation des tarifs s’accompagnera d’un resserrement du filet dans le repérage des contrevenants. Dès l’année prochaine, une vingtaine de voitures flasheuses circuleront dans Paris afin de contrôler toutes les places de stationnement dans la zone centrale une fois par jour en moyenne. L’objectif, volontairement affiché par la mairie de Paris, est de rendre le stationnement plus facile et d’éviter que les voitures ventouses ne squattent durablement un bout de trottoir. Sur un plan financier, à l’heure où les finances publiques des communes sont sous tension, une telle révolution permettra de gonfler les recettes. À ce jour, Paris ne récupère « que » 25 % du produit des PV chaque année, soit 30 M€. Dès 2018, la municipalisation du stationnement lui permettra de tabler sur 300 M€ de recettes. Mais attention, ce surplus financier ne pourra être réinvesti que dans des aménagements liés aux mobilités (lire encadré).

Rendre les centres-villes plus attractifs

Mais l’objectif de cette réforme ne consiste pas seulement à renflouer les caisses des communes, avec tous les risques d’abus que cela comporte, surtout si des entreprises privées en assurent la gestion. Le non-paiement du stationnement empêche la rotation des places et réduit par ricochet l’attractivité des centres-villes et de leurs commerces, entraînant une congestion du trafic (10 % de la circulation urbaine) et des pollutions supplémentaires. Les premières victimes en sont les habitants des centres-villes. Certains chiffres interpellent : chaque année, les Français perdent plus de 70 millions d’heures à chercher une place de parking et 600 M€ échappent aux comptabilités publiques.

Stéphane Menu

 

 Des recettes réinvesties dans les transports

Le produit des forfaits de post-stationnement financera les chantiers destinés à améliorer les transports collectifs ou respectueux de l’environnement et ceux liés à la circulation routière, dans le respect des orientations inscrites dans les plans de déplacements urbains (PDU).


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