Hausse des prix de l’énergie : les maires ruraux tirent le signal d’alarme

Publié le 14 septembre 2022 à 8h24 - par

L’AMRF demande au Gouvernement d’instaurer un bouclier tarifaire pour les dépenses des communes rurales liées à l’énergie.

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Les perspectives financières de nombre de communes rurales s’assombrissent, alerte l’Association des maires ruraux de France (AMRF), dans un communiqué publié ce mardi 13 septembre 2022. En effet, de plus en plus d’élus s’inquiètent des conséquences de la hausse des prix de l’énergie, qui vient directement impacter les budgets communaux. Cette dépense pourrait augmenter dans des proportions « insupportables », allant de 50 % à 200 % selon les fournisseurs d’énergie. « Les communes vont se retrouver dans l’incapacité d’absorber ces dépenses et risquent d’être dans l’obligation de présenter un budget en déséquilibre, prévient le président de l’AMRF, Michel Fournier. Ceci est renforcé par la diminution des dotations en raison de l’absence d’indexation sur l’inflation et de la pression mise par l’État pour la maîtrise de la hausse des dépenses. » Dans ce contexte « déstabilisant et incertain », dixit l’association des maires ruraux, elle sollicite auprès du Gouvernement la mise en place d’un bouclier tarifaire pérenne et la révision à la hausse des dotations.

« Cette situation menace l’économie réelle rurale, dont le secteur du bâtiment et des travaux publics, explique Michel Fournier. Les communes sont amenées à différer de nombreux investissements dont l’enveloppe a explosé du fait de la révision des prix par les fournisseurs, et faute de capacité financière ». Certaines communes rurales pourraient même être contraintes de fermer des services publics, alors que les besoins de la population augmentent, se désole l’AMRF.

Actuellement, seules les plus petites communes – celles comptant moins de 10 salariés et des recettes de fonctionnement inférieures à 2 millions d’euros – peuvent bénéficier d’un retour au tarif règlementé de l’électricité, rappelle l’association. Des aides sont néanmoins possibles pour les communes, mais ne seront perçues que dans plusieurs mois. Sans lien avec l’immédiateté des difficultés et octroyée sous certaines conditions, cela rend l’aide « virtuelle quand les tarifs augmentent concrètement », déplore l’AMRF.

L’Association des maires ruraux de France demande donc instamment à la Première ministre et à son Gouvernement la création d’un bouclier tarifaire, d’un fonds de soutien énergie, et une révision de l’approche en matière de dotations à l’occasion du projet de loi de finances (PLF) pour 2023, qui doit être présenté à la fin de ce mois de septembre.

Ce sujet d’actualité brûlant est inscrit à l’ordre du jour du Congrès des maires ruraux de France, qui se déroule du 30 septembre au 2 octobre 2022 à Eymet, en Dordogne. Dès le premier jour, le vendredi 30 septembre, les élus débattront des enjeux d’approvisionnement et de production d’énergie en zone rurale.


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