Attractivité de la fonction publique : l’ADRHGCT soumet six mesures aux candidats à l’élection présidentielle

Publié le 1 avril 2022 à 13h45 - par

À l’occasion des élections présidentielles, l’Association des DRH des grandes collectivités (ADRHGCT), qui regroupe 220 adhérents dans les collectivités de plus de mille agents, prône six mesures-phare pour renforcer l’attrait de la fonction publique.

Attractivité de la fonction publique : les DRH des grandes collectivités soumettent six mesures aux candidats à l'élection présidentielle

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Étant donnée la difficulté pour la fonction publique territoriale (FPT) de recruter de jeunes talents au début de leur vie professionnelle, l’association préconise la création d’un contrat spécifique de trois ans renouvelables une fois, quelle que soit la catégorie d’emploi, pour les 16 à 30 ans. Ce contrat de première expérience de service public (CPSP) offrirait aux jeunes, y compris les moins qualifiés, la possibilité d’expérimenter le travail dans une collectivité territoriale, et permettrait à cette dernière de mieux piloter la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). L’emploi s’exercerait dans le cadre d’offres d’emploi dédiées publiées par les collectivités, et laisserait aux jeunes le temps de passer le concours d’ingénieur territorial ou de bénéficier de formations complémentaires.

Afin d’assurer la parité réelle entre hommes et femmes dans les métiers d’encadrement, les DRH de grandes collectivités préconisent d’abaisser le seuil de nominations équilibrées à 10 000 habitants – contre 40 000 aujourd’hui. Plutôt qu’un calcul de nominations sur une période donnée, la nomination équilibrée prendrait en compte le nombre de postes occupés, ce qui donnerait une image plus juste de la situation. Pour accompagner cette démarche, il faudrait une communication nationale visant à « se départir d’une vision encore trop genrée des métiers », et optimiser la représentativité genrée des organisations syndicales, dès les élections prévues fin 2022.

Troisième mesure : rendre les couvertures santé et prévention obligatoires, avec un seuil de participation plus ambitieux des employeurs, comme dans le secteur privé. L’ordonnance du 17 février 2021, dont les décrets sont en cours d’élaboration, impose la participation de l’employeur. Il conviendra de créer des contrats adaptés aux spécificités et aux besoins des agents territoriaux, à des coûts acceptables pour eux comme pour les employeurs. L’association précise que l’enjeu est de « poursuivre au niveau local la dynamique de dialogue social déjà amorcée par les récents échanges entre partenaires sociaux ».

Avec la pénurie de médecins du travail, les collectivités n’ont pas de véritable politique de prévention des risques professionnels – garantie d’un service public performant. Les DRH de grandes collectivités recommandent de faciliter la formation des médecins du travail. Ils suggèrent plusieurs axes : raccourcir la formation à deux ans au lieu de quatre, dans le cadre du DIU-Diplôme interuniversitaire « pratiques médicales en santé au travail pour la formation des collaborateurs médecins », créer une dominante fonction publique dans la formation, permettre une activité à temps partiel, simplifier les procédures.

L’association recommande également d’imposer une formation aux managers (trois jours à la prise de poste et deux jours de formation continue par an), dont la fonction a évolué très rapidement ces dernières années : diversité des projets, contexte sanitaire, télétravail… Un moyen d’adapter le service public local aux exigences de transformation de la société et aux attentes des agents. En outre, un meilleur management permet de renforcer l’efficacité, individuelle et collective et de veiller à la qualité de vie professionnelle des agents.

Enfin, le système de rémunération devrait être revu. La baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires et le salaire des missions de managers et d’expertise, en concurrence avec le secteur privé, contribuent à rendre la FPT peu attractive. Le gel du point d’indice depuis 2017 et les revalorisations du SMIC ont entraîné des effets négatifs sur les carrières des trois catégories d’emploi : notamment, le tassement des grilles de catégorie C et B en début de carrière (le premier échelon de la catégorie C est identique à celui de la catégorie B) et un rapprochement important avec les agents de catégorie A. Parmi plusieurs propositions, l’association préconise de « remettre sur le métier les déroulements de carrière » afin de recréer un étagement des différentes catégories, applicable dès le début 2023.

Martine Courgnaud – Del Ry