La GPEEC et l’enjeu des compétences

Publié le 23 janvier 2014 à 0h00 - par

Compte tenu du contexte dans lequel se trouvent aujourd’hui les collectivités territoriales, confrontées à des difficultés financières et à la nécessité d’évoluer dans le management des hommes pour être plus performant, la GPEEC apparait comme un dispositif indispensable qui va s’imposer tout naturellement. Savoir identifier les compétences disponibles en interne et les valoriser, mais aussi prévenir l’usure professionnelle de certains agents, représente un des enjeux important de la GPEEC.

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Jean-François Lemmet

Une question simple peut être posée : combien de collectivités connaissent réellement la richesse et le talent de leurs agents en termes de compétences professionnelles liées au savoir, savoir-faire et savoir-être ? Cela peut se traduire par des diplômes supérieurs au niveau de recrutement ou des connaissances approfondies dans un domaine particulier et parfois sans lien direct avec le poste occupé. Ainsi il n’est pas rare de voir un lauréat d’un concours de catégorie B posséder une licence ou un master.

Par ailleurs, certains agents peuvent avoir des engagements et des responsabilités importantes sur le plan extra-professionnel, associatif par exemple. Recenser toutes ces compétences à l’échelle de la collectivité est possible par le biais notamment de l’entretien professionnel. En effet, qui connait mieux les agents que le manager de proximité, autrement dit le chef direct.

Ce recensement des compétences qui va déboucher sur des souhaits d’évolution au niveau des fonctions occupées mais aussi du déroulement de carrière est un véritable acte de management qui va avoir un impact sur la motivation des agents et leur implication. La GPEEC permet cette identification des compétences qu’il convient de rapprocher des métiers existants au sein de la collectivité et de mesurer les écarts entre les ressources disponibles en interne et les besoins présents et à venir. Pour ce faire, un outil est indispensable : le répertoire des métiers.

L’étape suivante est la mobilité des agents qu’il faut favoriser en fonction de leurs compétences qui peuvent être complétées ou actualisées par des formations. Utiliser et valoriser les ressources internes constitue un acte important de GPEEC. N’oublions pas que la génération Y est de plus en plus nombreuse dans les structures et a une certaine exigence concernant l’intérêt du travail, notamment les cadres.

Un autre aspect à prendre en considération dans cette approche compétence est lié à la nécessité de prévoir dans le cadre de la GPEEC la possibilité pour les titulaires d’emplois dont la pénibilité est reconnue, d’exercer de nouvelles fonctions plus adaptées en fin de carrière. La réglementation oblige aujourd’hui l’employeur à rechercher pour les personnes reconnues inaptes à leur emploi des solutions de reclassement et ce, dans la mesure du possible. C’est une avancée tout à fait positive, d’abord sur le plan humain mais aussi en termes d’efficacité.

La personne rémunérée sur des fonds publics fournit en contrepartie un nouveau travail, ce qui est préférable au fait de laisser sa situation se dégrader et l’absentéisme augmenter. Il convient d’aller plus loin et de mettre en place au sein de la collectivité un véritable dispositif d’accompagnement des agents. L’exemple des auxiliaires de puériculture qui travaillent en crèche est significatif. Certaines d’entre elles peuvent avoir des difficultés à porter ou soulever de jeunes enfants passé un certain âge et il convient de leur offrir de nouvelles perspectives dans une logique de gagnant–gagnant.

Enfin, l’augmentation de la durée de la vie professionnelle avec le recul de l’âge de départ à la retraite, oblige à mener une action plus globale de réflexion concernant l’optimisation des compétences, la place des seniors et la transmission des savoirs…

La démarche GPEEC montre bien que la notion de compétences est primordiale dans l’emploi public. Cela nécessite d’être audacieux, d’avoir une nouvelle approche de la gestion des ressources humaines. C’est un vrai challenge mais comme l’a dit si bien Beaumarchais : « la difficulté de réussir ne fait qu’ajouter à la nécessité d’entreprendre ».

Jean-François Lemmet


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