L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, fin mai, « Le compte des administrations publiques en 2021 ». Ainsi, le déficit public s’est établi à 160,7 milliards d’euros l’an dernier, après 205,5 milliards d’euros en 2020, soit 6,4 % du produit intérieur brut (PIB) après 8,9 %. Les dépenses liées à la crise sanitaire se sont maintenues, tandis que celles qui avaient ralenti du fait des arrêts d’activité en 2020 ont rebondi. De plus, les dépenses des administrations publiques ont été stimulées par la montée en charge du plan « France relance ». En contrepartie, les recettes publiques ont fortement augmenté du fait du rebond de l’activité et du financement d’une partie du plan de relance par l’Union européenne. Comme en 2020, le déficit des administrations publiques est porté par les administrations centrales et les administrations de sécurité sociale. La dette publique s’élève à 112,5 % du PIB fin 2021, après 114,6 % fin 2020.
Dans ce tableau, les administrations publiques locales tirent plutôt bien leur épingle du jeu. Leur déficit s’est réduit à 0,6 milliard d’euros en 2021, après s’être élevé à 3,5 milliards d’euros l’année précédente. Les collectivités locales ont même dégagé un excédent de 4,7 milliards d’euros (après 0,2 milliard d’euros en 2020), porté par les communes (4,6 milliards d’euros, après 3,1 milliards d’euros en 2020) et les départements (excédent de 1,6 milliard d’euros, après un déficit de 1,3 milliard d’euros en 2020). Le déficit des régions est, quant à lui, resté stable, à 1,7 milliard d’euros. En revanche, le déficit des organismes divers d’administration locale s’est creusé, passant de 3,6 milliards d’euros en 2020 à 5,3 milliards d’euros l’an dernier, en araison principalement de la dégradation du solde d’Île-de-France Mobilités.
Les dépenses locales (+ 4,1 %) ont progressé moins vite que les recettes (+ 5,2 %), malgré le dynamisme de l’investissement local après la forte baisse de 2020 liée à la crise sanitaire et au renouvellement des équipes municipales (+ 8,7 % après – 9,4 %), observe l’Insee. Les consommations intermédiaires ont rebondi (+ 6,9 %), après leur recul de 2020 (- 3,9 %). Les rémunérations ont progressé de 2,8 % en 2021 (après + 1,4 % en 2020), sous l’effet, notamment, de l’augmentation du nombre d’emplois contractuels et d’insertion, ainsi que de la mise en place de l’indemnité de fin de contrat en janvier 2021, explique l’Insee. Les prestations sociales ont faiblement progressé, de 0,9 %, sous l’effet principalement du RSA et de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).
Enfin, les prélèvements obligatoires des administrations publiques locales ont augmenté de 5,9 % en 2021, soit une augmentation moins forte que celle de l’activité en valeur (+ 8,2 %) du fait d’assiettes dépendant faiblement de l’activité économique (impôts fonciers, notamment). La baisse des impôts de production a été compensée par l’État, via un transfert de TVA pour la baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises et un prélèvement sur recettes pour les mesures sur la taxe foncière et la cotisation foncière des entreprises. Les ventes ont rebondi de 9,7 %, après leur recul de 7,6 % en 2020, dû aux fermetures d’espaces d’accueil du public lors des confinements, conclut l’Insee.