Baromètre HoRHizons 2023 : les tendances de l’emploi public local décryptées

Publié le 11 octobre 2023 à 9h50 - par

Le huitième baromètre HoRHizons offre un panorama des tendances de la gestion des agents publics territoriaux. Les élus identifient deux axes de progression : maîtriser la masse salariale et approfondir le dialogue social.

Baromètre HoRHizons 2023 : les tendances de l'emploi public local décryptées
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Alors que se préparent les négociations sur la réforme des carrières et des rémunérations des agents publics, le huitième baromètre HoRHizons décrypte les tendances de l’emploi public local, dans un contexte de contraintes budgétaires et de complexité normative extrêmes. Cette étude* met l’accent sur les enjeux d’attractivité du secteur. Les élus locaux souhaitent notamment « améliorer les déroulements de carrière et les conditions de vie et de travail des agents, sans abandonner le principe général d’unité statutaire de la fonction publique ». Car, entre la pyramide des âges qui augure des départs à la retraite massifs et les recrutements liés aux transitions économiques, écologiques, énergétiques, démographiques et professionnelles, les 40 000 employeurs territoriaux doivent s’adapter.

Or, si les contraintes budgétaires restent leur première préoccupation dans l’élaboration de leur politique RH, ils sont aussi confrontés à des difficultés de recrutement majeures. Pour rendre les métiers plus attractifs, les élus sont convaincus qu’il est important de maîtriser la masse salariale et d’approfondir le dialogue social, notamment grâce au développement de la protection sociale complémentaire.

En 2023, les collectivités ont axé principalement leurs stratégies RH sur la formation et le développement des compétences (85,7 %), la prévention-santé-sécurité au travail (75,5 %), la maîtrise de la masse salariale et des coûts RH (75,4 %), l’adaptation du temps et de l’organisation du travail (63,6 %) et l’évolution du régime indemnitaire (62,8 %).

Plus de 57 % d’entre elles (mais 26 % des petites communes seulement) font part de leurs difficultés à recruter et à fidéliser les agents ; pourtant, développer une politique de recrutement et d’attractivité ne constitue une priorité que pour 36 % d’entre elles. En 2023, le régime indemnitaire demeure le premier facteur d’attractivité pour 51,7 % des collectivités (contre 45,2 % en 2022). Suivent les actions en faveur de la qualité de vie au travail (36,2 %), la protection sociale complémentaire (31,2 %), ou encore les politiques de valorisation de l’image (« marque employeur ») pour 15,3 %.

En croissance constante depuis 2015, les perspectives de recrutement progressent toujours ; plus de la moitié des collectivités et intercos envisagent d’embaucher prochainement. Mais ce sont surtout les grandes ou moyennes structures, contre seulement 37,5 % des communes de moins de 3 500 habitants. Plus de 60 % des recrutements envisagés sont liés à des départs en retraite, moins de 10 % à des créations de postes.

En 2023, 66 % des collectivités ont constaté une augmentation de leur masse salariale – elles étaient 55 % en 2022. En cause : les nouvelles mesures statutaires (revalorisations indiciaires et statutaires, augmentation du SMIC et du point d’indice…), loin devant les promotions et avancements, l’augmentation du RIFSEEP (régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel) et les nouveaux recrutements. Malgré tout, plus de neuf collectivités sur dix estiment qu’il conviendrait de revaloriser la rémunération des agents.

Cette année, 84 % ont adopté le RIFSEEP, contre 79 % en 2022. Quant à la protection sociale complémentaire (PSC), plus de 60 % des collectivités l’ont mise en place. Dans les deux cas, c’est davantage le fait des plus grandes communes. Du reste, un tiers de celles qui n’ont pas de PSC attendent l’obligation en 2025 et 2026, et plus de 18 % ont une négociation en cours. Environ 12 % attendent un marché de groupe d’un centre de gestion.

Signalons également qu’un quart des collectivités ont embauché des apprentis en 2022-2023, ce qui a débouché sur au moins cinq recrutements dans plus de 4 % des cas. Là encore, seules les plus grandes communes sont concernées, car il faut pouvoir disposer de moyens de tutorat et de postes disponibles pour les apprentis. C’est pourquoi près de 95 % des communes de moins de 3 500 habitants et 60 % des communautés de communes n’y ont pas eu recours.

Marie Gasnier

* Publié par l’Association des Maires de France (AMF), le CNFPT, la FNCDG, Départements de France et Régions de France


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